Ce qui s’est dit… le 17/05/2016
Nez dans un article sur les mooks, « Une jungle où la survie est périlleuse », dans 20 minutes.
Ils essaiment les stands des librairies et des kiosques de gare. Ces magazines, lourds comme des livres, aussi appelés « mooks », contraction de « magazine » et « book », se sont multipliés depuis plusieurs années, au point qu’il devient compliqué de se repérer dans cette jungle mookesque.
En cause, le succès de la revue XXI avec ses « 45.000 à 50.000 exemplaires vendus par numéro » revendiqués, qui en a fait rêver plus d’un. Ce mook créé en 2008 a fait le pari d’un contenu sans publicité, d’articles longs et d’une temporalité trimestrielle, le tout appuyé par la maison d’ éditions Les Arènes, avec un prix plus élevé qu’un magazine (voir ci-dessous).
Une prise de risques
Si ce modèle économique a fonctionné pour XXI et son rejeton 6 Mois (voir ci-dessous), beaucoup se sont cassé les dents en tentant de prendre leur part du gâteau. A l’heure où le marché de la presse mise sur le web pour s’en sortir, lancer son mook est un pari risqué.
Tristan Savin ne pourrait pas mieux dire. Sa revue, Long Cours, a failli mettre la clé sous la porte. Edité par le groupe Express-Roularta à sa création, ce semestriel spécialisé dans les récits de voyage, a subi les aléas économiques du groupe de presse devenu Altice Média. Long cours a dû cesser sa publication en 2014… mais compte bien la reprendre en juillet prochain, en partenariat avec Le Point.
« Le problème de ce type de revue est qu’elles coûtent très cher à produire, explique le journaliste. Les réseaux de distribution sont différents du reste de la presse écrite puisque nous sommes uniquement vendus en librairies. » Tout l’enjeu est donc d’attirer les Français dans ces lieux de vente qui connaissent une forte baisse de fréquentation.
Constituer sa communauté de lecteurs
Stéphane Damian-Tissot et Jeanne Doré font partie de ceux qui ont fait le grand saut et ont lancé ces dernières semaines leur revue grand format. Les nouveaux nés : Sang froid et Nez, sorti le 14 avril (voir ci-dessous).
Au-delà de la bonne volonté, se pose la question du financement de ces revues. Pour cela, deux écoles existent : ceux qui prônent leur indépendance à tous prix, et ceux qui voient dans le passage par la case publicité, un moyen d’assurer la viabilité de leur publication.
« Ces mooks trouvent leur pérennité en entretenant une communauté de lecteurs fidèles, analyse Marie-Christine Lipani, maître de conférences à l’université Bordeaux-Montaigne. Ils se retrouvent dans les thèmes traités ou dans la ligne éditoriale de la revue, comme pour XXI. » Chacun ses centres d’intérêts et donc la revue qui lui convient.