Ce qui s’est dit… le 11/01/2014
Le Midi Libre met
l’accent sur “Tweets”
Olivier Tesquet, auteur de « L’histoire s’écrit-elle en 140 caractères? », a sélectionné 47 tweets marquants, les a décryptés et mis en perspective pour comprendre ce réseau social où « le bruit a quelque chose à dire ».
Parmi les quelques 500 millions de messages envoyés chaque jour sur Twitter, Olivier Tesquet, auteur de « L’histoire s’écrit-elle en 140 caractères? », a sélectionné 47 tweets marquants, les a décryptés et mis en perspective pour comprendre ce réseau social où « le bruit a quelque chose à dire ».
De Valérie Trierweiler au dissident socialiste Olivier Falorni
Du célèbre tweet annonçant, mi-2011, le raid sur la maison d’Oussama Ben Laden au soutien, en juin 2012, de Valérie Trierweiler au dissident socialiste Olivier Falorni, en passant par Oprah Winfrey qui vante la friteuse de Seb sur Twitter, début 2013 : nombre de messages du réseau social ont marqué son évolution ou sont entrés dans l’histoire.
47 thématiques
« On a essayé de garder un certain équilibre entre la France et l’étranger, avec des choses sérieuses et moins sérieuses, pour arriver, au final avec ces 47 thématiques-là, à dessiner ce que l’on trouve sur Twitter », explique à l’AFP Olivier Tesquet, journaliste au service médias/net de Télérama, qui a écrit cet ouvrage avec la community manager Christelle Destombes.
Plutôt que de faire « un essai élitiste de 200 pages, illisible pour 90% des gens », les auteurs ont préféré « répliquer sur du papier le mode de navigation de Twitter ». Le graphisme, la mise en page et les multiples points d’entrée du livre, qui vient de paraître aux éditions Le Contrepoint, traduisent cette ambition. A chaque tweet analysé, des explications sur son auteur, le contexte, une série de chiffres, d’infographies et d’anecdotes viennent éclairer le lecteur sur l’intérêt et la portée de ce message.
« Arrêt sur tweets »
Ainsi, à propos du hashtag (mot-clé) #unbonjuif, qui a déclenché une vaste polémique en France en octobre 2012, les auteurs décrivent divers épisodes où l’antisémitisme, la xénophobie et l’homophobie ont cours sur Twitter, réseau social qui s’est bâti sur une conception élargie de la liberté d’expression. « Twitter ne fait qu’héberger et donc ne modère qu’a postériori les messages. Le réseau a cependant mis en place un dispositif de signalement : les utilisateurs peuvent dénoncer un contenu illégal, qui devient marqué +potentiellement sensible+ », écrivent-ils.
Une espèce d’historiographie extrêmement rapide
Destiné aux geeks comme aux néophytes, ce livre d' »arrêt sur tweets » se veut « le chaînon générationnel » qui doit aussi servir à « créer des passerelles entre les méfiants et les enthousiastes », espère Olivier Tesquet. S’il n’est pas simple, selon lui, de savoir quand un tweet entre dans l’histoire, c’est parce que l’on est « dans une espèce d’historiographie extrêmement rapide qui se rapproche de l’oralité ». « Mais quand on voit les relations se réchauffer entre l’Iran et les Etats-Unis, qui n’étaient plus en contact depuis 1979, ça se passe sur Twitter.
Les décibels « règnent en maîtres »
Quand on voit l’offensive israélienne à Gaza l’hiver dernier, ça trouve un prolongement sur Twitter », illustre l’auteur. « A l’heure où tout le monde parle d’un déclin de l’écrit, ça pose tout un tas de questions intéressantes sur notre rapport à l’histoire », estime-t-il. Si « pas grand monde n’a la réponse à la question qui est posée » par ce livre, il s’agissait « dans ce bruit-là, d’essayer de distinguer quel bruit va être plus signifiant que tel autre, sachant que nos grilles de lecture traditionnelles sont bouleversées, à partir du moment où il y a cette désintermédiation, cette horizontalité » que permet Twitter. Même si sur le réseau social, les décibels « règnent en maîtres », « il faut tendre l’oreille: le bruit a quelque chose à dire », assure Olivier Tesquet.